Pèlerinage chez le saint assassin de Damas
La volte-face opérée par l’exécutif français sur le dossier
syrien est une première dans l’histoire de la Vème République, pour la première
fois le président cède sous la pression dans une affaire purement de
politique étrangère, traditionnellement Défense et diplomatie constituent les
deux «domaines réservés» du chef de l’Etat mais apparemment la politique
vis-à-vis de la Syrie, chasse-gardée de l'extrême droite, déroge à la
tradition.
La déclaration du président de la république François
Hollande devant le Parlement réuni en congrès à Versailles "notre ennemie en
Syrie c’est Daesh" est équivalente à une annonce d’abdication sur le dossier
Syrien. Il est certain que les attentats de Paris ont accéléré le mouvement
mais les attentats ne constituent pas l’élément déclencheur, le glissement de
la position de l’exécutif français sur le dossier syrien était perceptible bien
avant.
Pèlerinage chez le saint assassin de Damas
Tout commence quand Jaques Myard adopte l’initiative lancée auparavant
par des extrémistes identitaires, un petit voyage touristique à Damas qui est
devenu le pèlerinage incontournable pour les députés de droite à l'Assemblée
nationale. Le 24 février Gérard Bapt et Jacques Myard, président et vice-président
du groupe d'amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial et
François Zocchetto se rendent à Damas le 24 février et rencontrent Assad et
plus tard d’autres députés font Le pèlerinage de Damas en empruntent le même
circuit.
Le pèlerinage de Damas n'est pas un simple voyage
touristique de quatre députés isolés mais une étape dans un projet de lobbying
politique. Le voyage pèlerinage est un processus destiné à se répéter jusqu'à
réalisation du but qui était de faire bouger les lignes, réhabiliter Assad et
dicter au chef d’Etat sa politique étrangère en ce qui concerne la Syrie.
Ce premier pèlerinage a été suivi par le pèlerinage de trois
députés chrétiens de droite Jean-Frédéric Poisson, Véronique Besse et Xavier
Breton en juillet 2015, et ces mêmes trois députés chrétiens ont repris le
chemin de Damas pour rencontrer le saint assassin en octobre 2015. Un autre
groupe de députés mené, cette fois par Thierry Mariani a fait le pèlerinage de
Damas en novembre 2015 Nicolas Dhuicq, Yannick Moreau, Michel Voisin, Jean
Lassalle.
L’association SOS Chrétiens d'Orient est l'entité chargée de
la gestion du projet de lobbying pour imposer une autre politique étrangère
sous couvert d’action humanitaire, avec les Chrétiens d'Orient comme cache
sexe.
Intéressons-nous à l’équipe chargée du projet :
François-Xavier Gicquel chef de projet de SOS Chrétiens
d’Orient, responsable des jeunes du FN de Vendée, organisateur de l’apéro
saucisson-pinard à Nantes.
Benjamin Blanchard catholique traditionaliste, trésorier
cofondateur de SOS Chrétiens d'Orient, il a été interpellé devant les grilles
de l'Elysée dans le cadre de la manifestation "pour tous" le 24 mars
2013 contre la loi Taubira.
Damien Rieu alias Damien Lefèvre porte-parole de Génération
Identitaire, mise en examen dans l’attaque de la mosquée de Poitiers en
commémoration de la bataille de Poitiers.
Charles De Meyer assistant parlementaire de Jacques Bompard
député FN du Vaucluse, ancien maire FN d’Orange, chef de Ligue du Sud.
Olivier Demeocq organisateur de concerts Rock Identitaire
Français.
Jérôme Touzaint alias Jérôme Tousaint, agent et intermédiaire
entre le régime barbare et SOS Chrétiens d'Orient, responsable de
l’organisation du volet syrien des pèlerinages, chargé du planning à Damas,
visas, transport de pèlerins du Liban vers Damas, rencontre avec Assad.
Stéphane Ravion vingt ans de barbouzeries, spécialiste
commission et rétrocession, fiancé de la sœur du roi du Maroc, ami de la fille
adoptive de Kadhafi.
Patrick Barraquand ancien VRP multicarte pour les marchands d’armes.
En examinant de plus près un pèlerinage type, nous
distinguons qu’il se déroule selon les trois phases suivantes :
Phase lancement qui commence par une déclaration d’un député
de son intention de se rendre à Damas et qui se termine au moment du départ en
avion, entre la déclaration et le départ les de SOS Chrétiens d'Orient
distillent les informations sur le pèlerinage pour occuper l’espace médiatique
sur un fond de islamophobie pathologique et d’amalgame sunnite = terroriste
avec la complicité évidente de certaines médias.
La phase séjour à Damas commence avec le départ de pèlerins
vers Damas, au cours cette phase les bénévoles de SOS Chrétiens d'Orient basés
en France garde le silence pour laisser place aux médias pro-Assad qui
profitent de l’occasion pour flatter avec hypocrisie ses visiteurs et en faire
une démonstration de la popularité d’Assad en France. Le silence à Paris est
justifié par des raisons de sécurité manière d’insinuer le risque pris par
pèlerins bénévoles qui se rend en Syrie et la dangerosité des rebelles
sunnites.
La troisième phase commence avec le retour des pèlerins à
Paris, les bénévoles SOS Chrétiens d'Orient reprennent la main, reportage tv et
conférences retour d’expérience sur le pèlerinage se multiplient, On pourrait
espérer une analyse objective et éclairante sur le conflit syrien. Mais
l’association a pris parti, avec une admiration pour le combat du régime contre
les terroristes et un dénigrement systématique des opposants syriens sunnites,
quitte à inventer des évènements inexistants comme le génocide de chrétiens
d’orient.
Comme nous pouvons le constater que l’association est très
loin de son objet social affiché à vocation soi-disant « humanitaire » et que
les chrétiens d’orient ne sont qu’un instrument dans une guerre médiatique. Toutes
les activités de l’association sont tournées vers la propagande antimusulmane
et la réhabilitation d’Assad, En d’autres termes, SOS Chrétiens d'Orient mène
ainsi une activité de lobbying politique pur au profit du régime d’Assad sous
couvert d’action humanitaire.
L'objectif a été atteint, place aux rétrocommissions
Forts de leurs succès, les parlementaires ont déposé une
proposition de résolution invitant le gouvernement à demander la levée des
mesures restrictives imposées par l’Union européenne à la Syrie, les marchands
d'armes et les bétonneurs comptent bien rentabiliser leur participation dans la
campagne médiatique en faveur du projet politique de l’association SOS
Chrétiens d'Orient.
En laissant une poignée de députés imposer les méthodes
opaques en matière de politique avec la Syrie, l’assemblée national démontre
son incapacité à assainir les relations ce pays, soutien à la dictature,
corruption et barbouzeries ont toujours été la marque de fabrique de la France en Syrie.
La facilité avec laquelle le député Jaques Myard a bidonné le rapport à l’assemblée national sur son déplacement syrien, en omettant de
mentionner son rencontre avec le responsable de relations extérieures de la
milice terroriste de Hezbollah, est un signe de mépris envers la population
syrienne déportée dans les camps d’extermination au Liban par cette milice.
Vu le nombre de familles françaises concernées par le
dossier syrien, sachant que la France détient le record de nombre de victimes
d'attentats, et fournit plus de deux tiers de jihadistes Européens en Syrie,
l'assemblée national ne peut plus rester figée dans ces pratiques dépassées et
inadaptées en matière de relations avec la Syrie. Les français ont le droit de
savoir pourquoi les députés ont dissimulé leur rencontre avec le responsable
d'une organisation terroriste. Quel est l'intérêt de la France d’apparaître à
côté de criminels de guerre responsables de la déportation des millions de
Syriens du Qalamoun en Syrie vers les camps d'extermination aux Liban. Le pire
est que la participation des députés aux crimes de guerre contre les réfugiés
syriens au Liban se fait au nom de chrétiens d’orient, l'islamophobie la plus
abjecte est ainsi est exprimé.